Focus sur un lauréat d’Even’Up

EVEN | Interview d’Éric Junker, créateur de la société Massaï.

Connaissez-vous un éleveur qui ne souhaite pas améliorer l’autonomie en protéines de son cheptel ? Produire du lait, de la viande ou des œufs de qualité ? Le rêve est peut-être à portée de main avec Massaï, l’un des concepts lauréats du concours d’innovation Even’Up.

Rencontre avec son créateur : Eric Juncker, ingénieur agronome et docteur en sciences.

Qu’est-ce que Massaï ?

Eric Juncker : « Massaï est un concept de récolte fractionnée de la luzerne ou du trèfle violet et de conservation qui permet de séparer les feuilles des tiges, tout en en préservant les qualités. On obtient, d’un côté, une fraction abondante systématiquement très riche en protéines à 27 % de matières azotées totales (MAT) ; de l’autre, une fraction riche en fibres qui titre entre 9 et 14 % de MAT. »

En quoi votre concept, qui s’apparente en quelque sorte à une moissonneuse batteuse à légumineuses, est-il innovant ?

« Massaï est iconoclaste par rapport à une chaîne de récolte classique. Jusqu'à présent, la luzerne est récoltée entière. La qualité du foin, de l'ensilage ou de l'enrubannage obtenus dépendait du stade de la culture. Il fallait plusieurs jours de beau temps pour sécuriser chaque coupe. La machine à récolte fractionnée que nous avons mise au point est unique en son genre. La récolte se fait en 24 heures, réduisant à zéro le risque d’aléa climatique. De plus, les produits obtenus sont de qualité supérieure garantie. Au-delà du confort apporté, les bénéfices pour les éleveurs sont multiples. Ils renforcent leur autonomie en protéine locale non OGM. Ils améliorent la qualité de leurs produits animaux car la luzerne contient des oméga 3 dont le soja est quasiment dépourvu. Ils diminuent l’empreinte environnementale de leur exploitation. »

À quels types d’élevages, le concept Massaï s’adresse-t-il ?

« La fraction riche en protéine présente un intérêt nutritionnel pour nourrir bien sûr les vaches laitières hautes productrices, mais aussi les porcs, les volailles de chair et les poules pondeuses. La fraction cellulosique est adaptée à des animaux présentant des besoins en protéine moins élevés : génisses, truies gestantes… »

D’où vient le nom Massaï ?

« Lorsque j'ai candidaté au Concours Mondial à l'Innovation, il fallait donner un nom au projet. En cherchant un acronyme, j'ai trouvé Majeure Alternative Simple au Soja Actuellement Importé : Massaï. C’est aussi un clin d'œil à la célèbre ethnie semi-nomade d’Afrique de l’Est. Les Massaï sont connus pour être de bons éleveurs et de valeureux guerriers. »

Pourquoi avez-vous postulé au concours Even’Up ?

« Je trouve que le Groupe Even a une approche originale et ouverte de l’innovation. Je sens la Coopérative très attachée aux intérêts de ses adhérents. J’ai aussi bien sûr l’ambition de développer Massaï qui représente une réelle alternative pour les éleveurs du Grand Ouest. Je suis heureux d’être lauréat, d’avoir reçu un accueil aussi positif et de poursuivre notre développement en partenariat avec la Coopérative. »

Propos recueillis par Edith Llistosella

Eric Juncker nous parle également de massaï dans une interview vidéo : cliquez ici pour visionner son intervention.